Une histoire de famille
Une histoire de famille
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Nichée sur la commune du Prêcheur, à la pointe Nord Caraïbe de la Martinique, l’Habitation Céron est une destination unique chargée d’histoire et de culture. Datant de 1658, elle a depuis été transformée en une propriété privée éco-responsable ouverte aux visiteurs toute l’année.
L’Habitation Céron, d’abord propriété de Jean Leroux (anobli sous le nom de Chapelle de Sainte Croix), a connu plusieurs titulaires au cours de son histoire. Au prêcheur, dans l’un des plus vieux quartiers de l’île, elle est signalée en 1658 comme une importante sucrerie avec un moulin à eau. Son propriétaire Leroux Chapelle de Sainte Croix, alors capitaine de la milice du quartier du Prêcheur, prend d’ailleurs une part active à la révolte du Gaoulé* en 1717.
Un changement de propriétaire a eu lieu en 1820, lorsque León Albert hérite de l’Habitation Céron de son grand-père Victor Hughes.
Au fil du temps, l’Habitation Céron a connu des périodes de prospérité et divers changements dans ses activités en fonction de l’évolution de l’économie ; elle a produit au fil des ans de la canne à sucre, du manioc, des grains de café, du cacao et des bananes. A la fin du 19e siècle, une distillerie fonctionnait sur l’habitation qui était à la fois sucrière et cacaoyère.
Mise à l’écart de l’évolution industrielle de l’île par les éruptions de la Montagne pelée au début du siècle, elle a ensuite périclité et, abandonnée de tous, la nature a rapidement repris ses droits…
La famille Marraud des Grottes rachète l’Habitation Céron en 1991, jetée aux oubliettes depuis longtemps et entreprend de la restaurer. La propriétaire imagine alors un circuit mettant en scène la nature et la rivière Céron qui traverse l’habitation, faisant appel aux émotions et aux sens du visiteur : « l’ouïe avec le bruit de l’eau, la vue avec cette palette végétale de couleurs, l’odorat et le toucher « … Elle a tiré pleinement parti de ce que la nature lui offrait déjà, en la sublimant, créant ainsi une atmosphère incroyable !
Le puissant cyclone Dean en 2007 met fin à ses efforts de réhabilitation en détruisant une nouvelle fois le domaine. Les portes de l’Habitation Céron se referment encore pour quelques années… Mais c’est sans compter sur le courage et sur l’optimisme débordant de sa propriétaire !
En 2011, Laurence revient en Martinique entourée de ses enfants qui ont grandi. L’épopée familiale se poursuit : l’Habitation Céron renaît encore une fois de ses cendres !
Grâce à un engagement ancré dans la passion, la famille travaille sans relâche depuis 1991 pour entretenir son domaine de 65 hectares dans le respect de la nature. Elle sauvegarde le biotope et s’efforce de faire prospérer cette propriété légendaire – un effort défendu par Laurence dont l’énergie ne connaît aucune limite, guidant ses enfants à chaque étape du processus.
Aujourd’hui l’Habitation Céron s’oriente vers l’agrotourisme, la réhabilitation de sa cacaoyère, la production de cacao et de chocolat d’exception, le maraîchage et la culture d’arbres fruitiers. La valorisation de la production locale est sa raison d’être : le restaurant est au cœur de cette mission. Le chef y décline une cuisine éducative et intuitive, issue des produits de son terroir.
Grâce à la détermination d’une famille, les bâtiments historiques sont en cours de rénovation pour une prochaine ouverture au public.
La famille s’est réunie pour surpasser ses difficultés et c’est une équipe transgénérationnelle qui œuvre à présent pour assurer la pérennité du domaine.
Quant au fameux Zamana, fort de ses 350 ans, il a traversé les éruptions de 1902 et 1929, plus de 20 ouragans, quelques séismes mais il est toujours resté bien fiché en terre !